Il y a beaucoup de musées napoléoniens en France et dans d’autres pays également. Le musée Napoléon de Brienne-le-Château prend tout son sens quand on sait que Napoléon séjourna à trois reprises dans cette ville. La première fois, ce fut pour se former avant son accession au pouvoir et à la renommée et la dernière peu avant sa défaite lors de la campagne de France en 1814, défaite qui le conduira à sa chute. A Sainte-Hélène, il a déclaré « Pour ma pensée, Brienne est ma patrie, c’est là que j’ai ressenti les premières impressions de l’homme ».
La destinée de cet homme a marqué le continent européen de manière indélébile mais jusqu’à présent, je ne me suis jamais passionné pour cette épopée militaire et politique. Pour moi Napoléon c’est la gloire d’Austerlitz et de Wagram, le code civil inspiré par les valeurs révolutionnaires mais aussi treize ans de guerre ayant fait au final plus de 700 000 morts de soldats, autant de civils et un empire ruiné. Je me suis décidé à franchir les portes de ce musée pour me remémorer, mieux connaître et mieux comprendre les faits historiques depuis les bancs de l’école briennoise jusqu’à la chute de l’empire. Ce musée bien structuré et « à taille humaine » permet une telle démarche. On peut la faire de manière allégée ou approfondie selon le temps consacré et le niveau d’intérêt et pour un coût de neuf euros. J’ai appris et découvert beaucoup d’éléments grâce à quatre approches thématiques intéressantes. La description des campagnes militaires ne prend pas toute la place et l’on découvre aussi le réformateur et aussi l’homme intime que fut Napoléon, Napoléon Bonaparte puis Napoléon 1er dans son enfance, sa gloire et son déclin.
J’ai apprécié de ne pas ressentir de jugements de valeur ni une glorification trop marquée de « l’illustre empereur ». A la découverte des faits, je peux me faire ma propre idée sur la part des nobles motivations, du besoin de pouvoir et de domination de ce petit Corse devenu souverain puissant et héros légendaire. La lecture du testament écrit à Sainte-Hélène nous montre un homme reconnaissant pour ses compagnons de campagne et soucieux de dédommager des zones marquées par la guerre, Brienne en particulier.
On est accueilli au rez-de-chaussée de l’ancienne école militaire ou le jeune Napoléon a passé 5 ans. Une vidéo propose une sœur carmélite décrivant les différentes destinées de ce bâtiment, école, ateliers, couvent, caserne pour finir musée en 1969. L’espace d’exposition est sur un seul étage, bien agencé et clair. Il propose des moyens de médiation divers et des écrans interactifs. J’ai bien apprécié les cartes en particulier celles permettant de visualiser la dynamique des campagnes militaires. L’une d’elle est dessinée au sol. J’ai aimé la vidéo qui fait état de la riche variété et du nombre important d’approches cinématographiques sur Napoléon. On peut visualiser quelques extraits dont le Napoléon d’Abel Gance et celui joué par Marlon Brando.
On trouve en sortie, au rez-de-chaussée, l’incontournable boutique muséale.
Que l’on soit féru et passionné d’histoire ou pas, je recommande cette visite instructive, possible toute l’année sauf les lundis. Et si, comme moi, vous venez à Brienne le troisième week-end end de septembre vous pourrez combiner un accès gratuit en raison des Journées Européennes du Patrimoine et un passage sur la célèbre fête de la choucroute de Brienne.
Pratique
Musée Napoléon : 34 rue de l’école militaire, 10500 BRIENNE-LE-CHÂTEAU.
Contact : +33 (0)3 25 27 65 80, contact@musee-napoleon-brienne.fr, www.musee-napoleon-brienne.fr
Ouvert toute l’année. Consulter les horaires d’ouverture.
