Le Briennois et en particulier les environs de la commune avoisinante de Vallentigny ont fait de l’Aube le deuxième département français producteur de choucroute, après, cela va de soi le département alsacien du Bas-Rhin. L’économie du chou avec sa culture, sa transformation et sa commercialisation s’est développée à partir des années 1900 et maintenue depuis. Pour sa promotion et sa renommée, une foire autour de ce produit du terroir est entrée en tradition depuis 1959. Nous avons passé quelques heures le samedi au cœur de sa 63ème édition.
C’est une rentrée connue et attendue particulièrement des Aubois, Marnais et Haut-Marnais habitués de ce rassemblement festif qui n’attire pas que des amateurs de choucroute. Ce n’est plus tout à fait la grande fête au cours de laquelle, jusqu’en 2013, les visiteurs attendaient les chars décorés par les associations locales se mobilisant plusieurs mois à l’avance. Cela reste une grande manifestation gastronomique, commerciale et artisanale qui occupe presque toute la longueur de la rue de l’École Militaire, les rues perpendiculaires menant à la place de la Halle avec vue sur le château et une partie de la rue du Pont. A partir de dix heures, la circulation automobile y est interdite pour favoriser l’accès à plus de cent vingt exposants, artisans, artistes, camelots, restaurateurs, professionnels en tout genre, commerçants en produits alimentaires locaux…
Les visiteurs, le plus souvent en famille, y flânent et s’y amusent plusieurs heures. Selon les goûts, on s’attarde ici ou là, on échange, on compare, on repère pour repasser plus tard, on joue, on fait quelques dépenses ou pas. Pour notre part, comme à chaque fois dans ce genre de manifestation, on fouine et on trouve dans les vinyles d’occasion une rareté à négocier au meilleur prix puis on essaie contre quelques euros, mais cette fois sans succès, d’attraper la marionnette de Jumbo. Puis à l’heure du déjeuner mais aussi à toutes heures, on peut goûter des spécialités liquides et solides. L’incontournable, en tout cas, il l’est pour nous et bien d’autres visiteurs, est une dégustation de choucroute avec son accompagnement en saucisses diverses, lards ou autres jarrets de porc. La choucroute et ses produits associés peuvent s’acheter et se déguster à bon nombre d’endroits sur le parcours. Nous ferons un arrêt repas chez le célèbre traiteur charcutier côté nord du centre ville. Un immense barnum monté pour l’occasion accueille des centaines de clients avec une organisation et une coordination bien réglées entre accueil, service et cuisine. Le personnel est en effervescence et les clients satisfaits.
Nous dégustons notre choucroute briennoise et avalons notre baron de bière avant de reprendre notre visite ; elle nous emmène vers la très belle halle du XIIème siècle qui accueille le marché tous les jeudis matin. Elle est remplie aujourd’hui de tables pour boire et se restaurer. Parmi d’autres stands plus orientés sur le matériel et l’outillage, nous avons continué vers la place de la foire aux bêtes où Rebecca, vache auboise de 7 ans venait d’être sacrée « plus belle Prim’Holstein ». Le long des installations et râteliers installés pour l’occasion ruminaient et patientaient de très belles races bovines tandis que les éleveurs discutaient entre eux ou avec des curieux. On a pu voir quelques opérateurs qui rasaient le pelage des vaches pour les faire belles, nous a-t-on dit. A nos yeux, cela n’était pas à leur avantage.
Au retour vers notre véhicule nous avons fait un arrêt Place Bonvalot pour observer des jeunes et moins jeunes se divertir dans des attractions foraines variées. Nous avons croisé quelques bateleurs de rue et Miss Troyes Champagne Métropole. Place de la République, une exposition de voitures de plusieurs constructeurs complétait l’ensemble.
La fête de la choucroute attire plusieurs milliers de personnes sur les deux jours. On nous a précisé que la circulation piétonne est plus aisée le samedi. C’est ce même jour que le concours bovin a lieu en matinée tandis que le dimanche peut être plus riche en animations de rue.
Cette fête est fixée le troisième week-end de septembre en même temps que les Journées Européennes du Patrimoine. Ces deux jours-là, vous pouvez bénéficier d’une gratuité pour la visite du musée Napoléon qui vaut également le détour. Vous pouvez aussi admirer de près ou de loin le célèbre monument qui complète le nom de cette célèbre commune auboise. Avant d’être Brienne-le-Château, la ville s’est appelée Brienne-Napoléon. Le légendaire personnage y a séjourné à trois reprises bien distinctes de sa vie.